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Lévis et la mise en valeur des quartiers anciens ( 2012)
Opinion publiée dans Journal de Lévis (p. 42), 19 décembre 2012
Lévis et la mise en valeur des quartiers anciens
Dans le Journal de Lévis (4.12.12), M. le conseiller Simon Théberge a déclaré que les commerçants ne reviendront pas dans le secteur de la Traverse sans investissements dans les infrastructures. La réaction faisait suite à une rencontre citoyenne tenue par un candidat adverse où un participant avait dénoncé l’absence de « ligne directrice » pour ce quartier historique.
Il y a 50 ans, Québec entreprit la rénovation du quartier Petit-Champlain autour de l’idée de reconstruire l’ancienne Place Royale. En 1991, Lévis consulta la population à l’occasion du premier plan d’urbanisme. Un intervenant proposa la reconstruction de la Traverse comme c’était à l’époque d’Alphonse Desjardins (1854-1920). Depuis on ne sait pas quelle sera l’image de marque de la Traverse quand le tout sera complété. On connaît ce qui s’est fait et ce qui ne s’est pas fait depuis. Une note de passage jusqu’ici.
Un plan d’urbanisme vient établir des zones et proposer des lignes directrices pour l’ensemble du territoire. Lorsqu’il y des situations particulières, comme dans des quartiers anciens, les grandes villes du Québec ont adopté des programmes particuliers d’urbanisme (PPU). De Montréal à Saguenay, nos grandes villes ont voulu de tels PPU pour à la fois protéger les quartiers anciens et rentabiliser les investissements. Avec une population de 140 000 personnes (8e rang), Lévis refuse obstinément d’établir quelque PPU pour aucun de ses quartiers anciens. Pourquoi? C’est à n’y rien comprendre.
M. Théberge d’ajouter qu’il ne « …comprend pas non plus la critique d’un citoyen qui estimait que le développement à Lévis se faisait pour l’avantage d’individus au détriment de la collectivité ». Je suis ce citoyen. Je vois dans le Plan d’urbanisme ce nouveau règlement par lequel « Le conseil de la Ville est habilité à autoriser, sur demande et à certaines conditions, un projet particulier de construction (PPC), de modification ou d’occupation d’un immeuble qui déroge à l’un ou l’autre des règlements prévus au chapitre IV de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme et en vigueur sur le territoire de la Ville de Lévis. » (RV-2011-11-24)
Lévis rejette donc les programmes particuliers d’urbanisme (PPU) et favorise les projets particuliers de construction (PPC), soutenant d’avoir les outils suffisants. Ce n’est pas la ligne d’action retenue par les grandes villes du Québec. Nous voilà ici dans le régime du cas par cas, de l’intérêt individuel aux dépens de l’intérêt commun. Nos quartiers anciens plusieurs fois centenaires vont y passer l’un après l’autre.
Yvan-M. Roy, Lévis
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