• Mémoire d'Yvan-M. Roy sur le Projet de Plan d'aménagement de la bordure fluviale de Lévis, 5 février 1991.

    Extrait du mémoire présenté par Yvan-M. Roy le 5 février 1991 dans le cadre de la consultation sur le Projet de Plan d’aménagement de la bordure fluviale de la ville de Lévis. ( p. 14)

     

    Pour le secteur de la Traverse, Enviram propose deux concepts qui comportent chacun une structuration du milieu avec un accueil dans l’édifice de la gare et un élément moteur d’envergure tel un complexe hôtelier et une grande place multifonctionnelle en plein air.

     

    Dans le cas du concept 1 de mise en valeur, l’élément moteur de l’intervention sera l’implantation d’un complexe hôtelier d’envergure (100 à 150 chambres), localisé sur le quai Paquet à l’est de la gare…

     

    Dans le cas du concept 2, l’élément moteur demeure toujours un complexe hôtelier, mais le nombre de chambres est pratiquement doublé ( 200 à 300 chambres), et le nombre d’étages est porté de 7 à 9 étages….

     

    …J’estime que la Ville de Lévis ne devrait aucunement suivre une recommandation ayant pour effet de permettre des immobilisations autres que celles du type qui existaient dans le secteur de la Traverse au 19e siècle. Je considère qu’avec une solide analyse, la firme Enviram ne pouvait arriver à d’autre proposition que la rénovation intégrale de ce quartier historique pour lui donner le caractère qu’il avait au 19e siècle. C’est ce qui aurait du être proposé comme moteur d’envergure.

     

    En proposant l’érection d’immeubles de 6 à 9 étages, Enviram agit comme si elle souhaitait l’explosion du quartier. Le conseil de la Ville de Lévis doit réagir négativement au gigantisme pour éviter à tout prix qu’un immeuble comme Les Terrasses du Vieux-Port (de Québec) ne se retrouve à proximité de la gare de Lévis.

     

    Je souhaite que la Ville de Lévis prenne des mesures énergiques pour que le secteur de la Traverse soit rénové en fonction du siècle ou vécurent les hommes célèbres de Lévis, tels A.C. Davie, Edouard Baron, Thomas Dunn, Charles-William Carrier, Alphonse Desjardins et Joseph-Elzéar Bernier.

     

    À mon avis, le secteur de la Traverse doit retrouver son âme en fonction de thèmes comme la construction de navires à voiles, le commerce, la navigation dans le grand nord, la technologie du 19e siècle, l’activité ferroviaire. Pourquoi ne pas avoir songé à la reconstruction de l’Hôtel Lauzon, le rendez-vous de la belle jeunesse de Québec entre les années 1829 et 1850 ?

     

    Les visiteurs étrangers nous observent à notre insu et se demandent parfois à quel gaspillage nous nous livrons. Dans la Trace du Serpent, best seller du New York Times en 1979 pendant 3 mois, l’auteur américain Thomas Thompson écrit :

     

    ‘’Le visiteur nouvellement arrivé à Lévis aurait pu croire qu’un urbaniste dément avait été déraciner ce qu’il y avait de pire sur le continent américain pour le greffer sur cet emplacement historique’’( p. 151, Presses Sélect, Montréal 1980)

     

    ANNEXE (mémoire du  5 février 1991, Y.-M. Roy):

     

    La fonction hôtelière au pied de la falaise de Lévis

     

    Tiré de la Gazette de Québec du 22 février 1804 ( Histoire de la Seigneurie de Lauzon, Vol 4, p. 63)

     

    ‘’A louer une grande maison à la Pointe-Lévy, près de la Traverse, ci-devant la propriété de Louis Filion, aubergiste. Le concours immense de personnes tant de la ville de Québec que de toutes les paroisses du sud rend cette place une des plus lucratives pour toutes les branches du commerce qu’on peut y faire et pour traiter et loger les voyageurs. Cour, étable, jardin, verger, puits avec pompe, S’adresser sur les lieux a Vve Jean Dubuc.’’

     

    Fonction hôtelière  dépendant de l’opération du traversier.

     

    Tiré de la Gazette de Québec du 11 mai 1818 ( Histoire de la Seigneurie de Lauzon - vol 4, p. 61)

     

    ‘’La barque à vapeur Lauzon a commencé lundi dernier à aller comme bateau de traverse entre Québec et la pointe-Lévi. Il a fait un vent d’est violent qui a duré toute la matinée et auquel elle a résisté avec beaucoup d’aisance et de sureté, elle met de 9 à  15 minutes à faire la traverse suivant la résistance qu’offrent le vent et la marée, et demeure une demi-heure de chaque côté.

     

    Fonction hôtelière dépendant de la clientèle anglaise de Québec.

     

    Tiré de l’Histoire de la Seigneurie de Lauzon (Vol 4, p. 98-99)

     

    Les citadins de Québec n’avaient pas l’habitude, alors comme aujourd’hui ( en 1898), d’aller passer la belle saison aux places d’eau du Saint-Laurent inférieur….John Caldwell songea à construire un grand hôtel, près de l’endroit ou venait accoster son bateau à vapeur le Lauzon. Et comme chez lui, il n’y avait pas loin de l’idée à son exécution, il jeta en 1818, les fondations d’un grand édifice de 69 pieds de long sur 49 de profondeur, à trois étages, avec une terrasse dont la vue donnait sur le fleuve. Cet hôtel, bien emménagé, servi avec luxe, eût de suite une grande vogue. C’est ainsi que John Caldwell fut le premier promoteur de ces grands caravansérails que l’on rencontre maintenant un peu partout dans tous les endroits de villégiature un peu cossus…Cet hôtel, dont une partie fut incendiée il y a quelques années, existe encore. Il sert d’entrepôt aux usines métallurgiques de Carrier, Lainé et cie. La colonnade qui orne la façade extérieure est la même que celle de 1818.

     

    Un hôtel de style supérieur et des cottages pittoresques au pied de la falaise

     

    Tiré de l’Histoire de la Seigneurie de Lauzon (Vol 4, p. 117-118)

     

    - (Joseph) Bouchette, qui en donne une courte description dans son Dictionnaire topographique, nous dit qu’en 1832, elle (Aubigny) contenait à peine de 40 50 maisons. ‘’Les rues sont bien tracées, ajoute-t-il, les lots à bâtir sont divisés bien régulièrement et de grandeur suffisante, mais la place n’a augmenté ni en maison ni en population comme on s’y attendait, et cela est dû principalement aux prix élevé que l’on demande pour les terrains’’. Cependant, le géographe se déclare enchanté de tout ce qu’il a vu de la petite ville, ‘’ dont le site très élevé domine un escarpement du Saint-Laurent et est couronné par les hauteurs sur lesquels les Américains érigèrent des batteries pour bombarder Québec ‘’. ..Il nous montre, blottie au pied de la falaise, toute une rangée de jolis cottages, près d’un hôtel conduit par un M. Mackenzie, en un style supérieur. ‘’Là, les citoyens de Québec ont leur résidence. Ils y viennent jouir des plaisirs de la campagne, et cela très commodément vu qu’ils n’ont qu’une traversée de quinze minutes à faire.’’.


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